5G : faut-il choisir entre progrès et environnement

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Le débit de données connaîtra sans doute une forte augmentation avec l’arrivée de la 5G. Cette nouvelle technologie est-elle compatible avec la transition énergétique et la réduction des consommations d’énergie ? Entre détracteurs et défenseurs, le ton monte. Voici quelques pistes de réflexion pour raison garder.

La question épineuse de la multiplication des antennes

Les antennes téléphoniques sont encore très souvent mal accueillies par les riverains. L’arrivée de la 5G, déjà contestée, sera définitivement rejetée si elle impose d’installer de nouvelles antennes-relais.

Si l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes fixe un objectif, pour 2025, de 10 500 sites équipés en 5G, son cahier des charges ne précise pas les modalités. De son côté, la Fédération française des télécoms indique qu’elle s’appuiera sur le réseau existant pour poser les équipements nécessaires à la 5G.

Il ne devrait donc pas y avoir, au moins dans un avenir proche, de nouvelles antennes relais pour installer la 5G. Il faut bien prendre en compte, cependant, que l’ARCEP poursuit le déploiement de la 4G pour une couverture mobile plus étendue, dans le but de supprimer les zones blanches et les zones mal desservies.

Le sujet sensible de la consommation énergétique de la 5G

L’amélioration de la performance des équipements 5G par rapport à la 4G soulève la question de leur consommation énergétique.

Certes, pour un usage identique, la 5G est réputée moins énergivore que la 4G. En effet, le débit des antennes 5G serait multiplié par 15 pour une consommation énergétique multipliée par 3 seulement.

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Toutefois, avec la 5G, les usages devraient se multiplier, non seulement par l’augmentation du nombre d’utilisateurs, mais aussi par le volume de données transférées (streaming vidéo notamment). Dès lors, il y a fort à parier que les consommations énergétiques des antennes dépassent celles de la 4G.

Ajoutons que comme nous passons de plus en plus de temps sur les médias électroniques, l’augmentation du débit contrecarre les volontés de sobriété énergétique.

Pour autant, la 5G est incontournable, dans la mesure où la capacité des antennes 4G devrait être saturée dès 2022.

Quid de la compatibilité des téléphones portables ?

La question se pose également de l’adéquation entre transition énergétique et renouvellement massif de téléphones portables compatibles 5G.

Les constructeurs proposent déjà une nouvelle génération de smartphones incluant la technologie 5G. Or, c’est le poste le plus impactant de la téléphonie mobile en matière d’environnement (plus de 80 %, contre seulement 5 % pour les opérateurs et moins de 15 % pour les serveurs de données).

Les téléphones portables consomment à eux seuls 10 % du cobalt produit annuellement et ils contiennent plus de 70 sortes de matières premières.

Quelles solutions pour un avenir écologique de la 5G ?

La téléphonie mobile peut diminuer son impact environnemental sous réserve de la mise en place de mesures plus ou moins contraignantes pour tous les acteurs :

  • Constructeurs : éradiquer l’obsolescence programmée,
  • Utilisateur : inciter à limiter son utilisation en encadrant le streaming,
  • Opérateurs :interdire les forfaits illimités, améliorer la performance énergétique des serveurs.

Nous pouvons, chacun à notre niveau, agir pour bénéficier des progrès technologiques sans augmenter notre bilan carbone.

Sources :

Shift project

ADEME

Gauthier Roussilhe – Controverse de la 5G

New Deal Mobile – ARCEP

Rapport Sénat

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