Les robots vont-ils nous voler nos emplois ?

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Depuis une bonne trentaine d’années, les robots sont au cœur de notre société, et ce de plusieurs manières. Tout d’abord, ils le sont via les médias. Au cœur des œuvres littéraires, cinématographiques et vidéo ludiques, ils animent d’un côté le fantasme d’une société futuriste et de l’autre une crainte, celle de les voir nous remplacer. En-dehors de ces médias, ces robots sont présents dans nos usines, où ils ravissent les patrons d’un côté et font peur aux employés de l’autre. Peur de quoi ? Eh bien de la disparition des emplois liés à la main d’œuvre. Les robots vont-ils voler nos emplois ? Consofutur enquête.

Pendant ce temps, au Japon

Nul besoin d’avoir un master en ethnologie pour savoir que le Japon a toujours eu une fascination pour les robots. Il suffit de voir leur culture du mecha dans tous leurs médias pour s’en rendre compte. Cependant, le pays du soleil levant est aussi connu pour sa grande culture du travail, et les deux comptent bien se mêler petit à petit. En effet, d’ici à 2035, le Japon prévoit d’octroyer la moitié de ses emplois à des machines, mais ce n’est pas le seul pays à faire ce genre de prévisions. Du côté des Etats-Unis la prévision est quasi-équivalente puisqu’elle est de 47%. En Europe on est un peu plus sceptique avec 37% au Royaume-Uni et seulement 20% dans notre chère France.

Cette différence de pourcentage, au-delà d’une question de technologie et de moyens, vient d’une vision complètement différente de ces nouvelles machines. En Occident, et plus particulièrement en Europe, on est très attaché à la tradition et la population exprime une grande crainte des robots, de peur que ceux-ci ne volent l’emploi des humains et prennent progressivement une place de plus en plus importante. Des œuvres comme la série Real Humans ou le film Ex Machina traitent avec intelligence le débat sur cette présence robotique.

Au Japon, par contre, après des années de Goldorak et Gundam en tous genres, on voit cette présence comme salvatrice pour le monde du travail. Apeuré par le vieillissement de sa population, le pays voit les robots comme une solution qui pourrait effectuer les tâches répétitives et par essence fatigantes pour le corps à sa place. Ainsi, les humains pourraient se concentrer sur des tâches qui leurs sont propres, comme celles liées à la créativité et à l’innovation. L’homme invente, la machine fabrique.

Une statue de robot au Japon.
La statue de Gundam dans le quartier d’Odaiba, à Tokyo.

Une volonté de revenir à l’humain

Alors que les prévisions évoquées plus haut font paraître un avènement inarrêtable des robots, certaines entreprises comme Mercedes-Benz effectuent l’opération inverse puisqu’elles enlèvent des robots pour les remplacer par des humains. S’ils approuvent l’usage de robots pour des tâches répétitives, ils préfèrent la précision des humains pour leurs nouveaux modèles plus soignés et aux fonctionnalités de plus en plus diversifiées.

Selon eux, l’humain est polyvalent, et n’est donc pas programmé pour réaliser une seule tâche. Ainsi, si l’entreprise décide d’effectuer des changements importants dans la fabrication d’un produit, l’humain peut s’adapter instantanément là où il faut du temps pour préparer de nouveaux programmes adaptés à ces nouvelles machines. Encore faut-il également que ces machines soient équipées pour répondre à ces nouvelles tâches.

Pour Mercedes-Benz, le robot n’es pas voué à remplacer l’humain dans ses tâches mais bien à l’accompagner. Les robots seront de moins en moins encombrants et travailleront en coopération avec les humains dans les tâches les plus difficiles. Le robot se spécialisera dans le travail simple à la chaîne, là où l’expertise humaine sera de mise pour le détail et les travaux plus complexes.

Robot qui fabrique une voiture.
Robots dans les usines de fabrication de Tesla.

Le meilleur des mondes

Si les robots font partie de nos vies depuis un moment déjà, nous ne sommes qu’aux prémices d’une robotisation massive de la société. Sur le plan économique, il incombe aux entreprises de choisir entre deux solutions : remplacer les humains par des robots lorsque c’est possible ou les faire travailler de concert. Dans tous les cas, une partie des tâches jusqu’ici occupées par des humains va être phagocytée par les robots. Avec un taux de chômage à plus de 10% en France, peut-on se permettre de franchir le pas ?

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