Economie collaborative

L’aide alimentaire, un accès digne et une alimentation saine pour tous

L’aide alimentaire distributive ne suffit plus à lutter contre l’insécurité alimentaire. Son aspect strictement distributif ne prend pas en compte la dignité humaine des personnes qui en bénéficient. Elle ne contribue pas, ou insuffisamment, au retour à l’autonomie. L’accès à une alimentation saine pour tous dans la dignité est le nouveau défi de tous les acteurs associatifs, institutionnels ou privés de la chaîne alimentaire.

Etat des lieux de l’insécurité alimentaire

La définition proposée par la FAO au sommet mondial de l’alimentation de 1996 était l’accès économique et physique, pour tous, à une nourriture nourrissante et saine en quantité suffisante, respectant les préférences alimentaires tout autant que les besoins caloriques. Cette définition a légèrement évolué au début des années 2010, pour ajouter le lien social à l’accès économique et physique.

La sécurité alimentaire existe quand tous les humains ont accès, à tout moment, économiquement, socialement et physiquement, à une alimentation nutritive et saine en quantité suffisante pour tenir compte des préférences alimentaires et des besoins caloriques d’une vie active et saine.

Sont ainsi regardés comme participant à la lutte contre l’insécurité alimentaire :

  • la disponibilité,
  • l’accès économique, social et physique,
  • l’utilisation des aliments,
  • la stabilité de ces trois critères.

L’insécurité alimentaire n’est donc pas liée à la faim et n’a pas de lien, non plus, avec la sûreté sanitaire de la nourriture proposée et les personnes qui en souffrent ne sont pas seulement celles qui font appel à l’aide alimentaire.

Causes et conséquences de l’insécurité alimentaire

L’insécurité alimentaire a souvent une origine purement économique (chômage, divorce, etc.) entraînant la précarité de la personne, mais ce n’est pas la seule cause. Il est vrai, cependant, que l’alimentation, dans le cas de situations précaires, est la variable d’ajustement, avec le paiement du loyer. C’est donc bien le pouvoir d’achat des foyers modestes qui est en cause.

De fait, les conséquences sont triples :

  • faim et fatigue liées aux repas sautés,
  • maladies conséquences de la malbouffe (rachitisme, anémie, ostéoporose, etc.),
  • isolement et exclusion liés à la honte de ne pas pouvoir subvenir à ses besoins alimentaires et à ceux de ses enfants.

10 à 15 % de la population française, dont une partie bénéficie de l’aide alimentaire, pourrait être concernée par l’insécurité alimentaire, selon une enquête de l’AFSSA. En 2014, 3,5 millions de Français bénéficiaient de l’aide alimentaire : famille monoparentales, étudiants, travailleurs pauvres, etc.

Pourquoi aller plutôt vers un accompagnement par l’alimentation, au-delà de l’aide alimentaire ?

L’aide alimentaire distributive a atteint ses limites. D’une part elle est stigmatisante, par la façon même dont elle est distribuée : files d’attente, conditions et lieux de distribution indignes. D’autre part, elle génère une situation d’assistanat que de nombreuses personnes perçoivent comme violente. Il faut ajouter que ce type d’aide ne respectent pas les préférences alimentaires des personnes assistées. Enfin, outre la fatigue, voire la lassitude des bénévoles, l’aide alimentaire distributive est insuffisamment centrée sur les bénéficiaires.

Pour répondre parfaitement aux besoins des personnes aidées, l’aide alimentaire doit trouver sa place dans un accompagnement complet de la personne vers le retour à l’autonomie. Les bénéficiaires doivent être reconnus comme des acteurs de leur projet, de leur vie. Pour cela, l’accompagnement doit s’intégrer dans un projet plus vaste de relation libre et réciproque.

L’accompagnement doit s’attaquer à l’ensemble des causes qui ont amené la personne dans cette situation de dépendance et d’insécurité alimentaire, à travers une relation de qualité entre bénéficiaires et bénévoles.

Source : Dépasser l’aide alimentaire pour aller vers l’accompagnement par l’alimentation – déc. 2015

Marie-France

Rédactrice de formation, Marie-France est devenue blog-addict depuis 2010. Elle se passionne pour tous les sujets de société et de développement personnel. Elle met ses compétences et son expérience au service de ConsoFutur pour faire avancer la vie vers un monde plus responsable et plus durable.

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