Le retour de la trottinette dans les rues des grandes villes a comme un air d’antan. Pourtant, en attendant que les DeLorean traversent le temps et que nos voitures traversent le ciel, dans un monde futuriste, la trottinette électrique pourrait bien être l’avenir du vélo dans une perspective de transition énergétique.
La trottinette permet aux bobos de se réapproprier les centres-villes avec un outil idéal :
La trottinette donne en prime un goût de liberté à ses utilisateurs, si on l’intègre au sempiternel métro-boulot-dodo. Bref, ce bel objet redevenu tendance, de préférence électrique, a tout pour remplacer le vélo, même électrique.
Ce n’est pas une illusion, la trottinette reste un engin relié à notre enfance. Rien qu’à son nom, elle laisse un goût de ridicule derrière elle. Trottiner, ce n’est pas vraiment courir. Le dico Robert ramène l’action aux souris et d’aucuns se souviendront de son autre nom, la patinette. Ce relent de l’enfance a quelque chose d’assez peu glamour.
Mais son manque de glamour ne s’arrête pas là, même si plusieurs sociétés s’arrachent les trottoirs de la ville pour y diffuser leurs trottinettes électriques (7 au total, rien que pour Paris…). Il faut dire que l’engin permet de se déplacer plus vite qu’à pied et, contrairement au vélo, partout. Plusieurs indices militent pourtant contre la trottinette en remplacement du vélo.
Tout d’abord, l’engin est relativement dangereux. S’il nous ramène à l’enfance, nous devons cependant nous rappeler que nous n’avons plus ni la même agilité, ni les mêmes réflexes. Au détour d’un coin de rue, une foule serrée, un obstacle sur le trottoir, et nous voici par terre, sans possibilité de freiner, et avec un stabilité réduite compte tenu de la position. Si nous avons deux jambes, ça n’est sans doute pas pour les garder serrer l’une contre l’autre dans nos déplacements.
Ensuite son coût, certes limité si l’on acquiert sa propre trottinette, il reste élevé quand on l’emprunte. A Paris, par exemple, la prise en charge coûte un euro et il faut y ajouter 15 cts pour chaque minute utilisée. Cela n’a l’air de rien, mais sur une heure, le coût s’élève à 10 euros. En comparaison, le vélo en location ne coûtait que 5 euros à la journée… Le nouveau service Véligo Location qui s’installera dans les rues de Paris en septembre 2019 sera même proposé à 40 euros le mois, avec possibilité de le stocker chez soi.
Il se loue chaque jour 40 000 vélos électriques, ce qui ne représente pourtant que 5 % des trajets effectués dans l’espace urbain. Les sociétés qui louent des trottinettes annoncent péniblement 10 000 trajets quotidiens, soit à peine plus de 1 % des trajets effectués en ville. Ce n’est donc pas demain que la trottinette électrique remplacera le vélo.
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