L’ADEME se penche sur le monde de l’autopartage en France, et la dernière enquête révèle que des changements sont en cours. Qu’il s’agisse des changements dus à la loi LOM ou des micro-services libres, cette nouvelle étude vise à analyser les tendances de l’autopartage et à analyser son potentiel de croissance nationale durable. En travaillant avec 6t sur leur étude, l’ADEME veut permettre à chacun de prendre une décision éclairée sur les perspectives de mobilité future.
Les services d’autopartage ont connu une modeste évolution depuis 2019, malgré la crise sanitaire. Depuis la dernière étude, quatre prestataires ont quitté le marché et deux nouveaux opérateurs l’ont rejoint. Actuellement, ils sont 15 à proposer plus de 11 500 véhicules à travers la plupart des zones les plus denses de France :
L’offre d’autopartage analysée se compose principalement de trois options :
Chacune d’entre elles constitue un moyen idéal pour accéder à des solutions de transport pratiques 24 heures sur 24. La plus présente, avec 9 opérateurs, est l’autopartage en boucle, devant le free-floating (6 services).
Près de 300 000 utilisateurs utilisent l’autopartage. Pour l’autopartage en boucle, ce sont en majorité des hommes (55,5 %) âgés de 40 à 50 ans, avec un niveau d’études plus élevé que la moyenne et ayant un emploi (80,9 %). Parmi ces autopartageurs, un pourcentage élevé (73,8 %) ne possède pas son propre véhicule. C’est une statistique inhabituelle comparée aux ménages français où seulement 29,7 % ne possèdent pas de voiture !
Il existe une différence notable lorsque l’on compare les utilisateurs des services de free-floating à ceux des trajets en boucle : l’usager de l’autopartage en free-floating réalise plutôt des locations courtes, moins de 20 kilomètres et moins d’une heure (65 %), tandis que l’usager de Getaround effectue de longs trajets (plus de 200 kilomètres pour 51 % d’entre eux) et louent le véhicules plus de 24 heures (pour 69 % d’entre eux).
Ceci s’explique sans doute par un profil différent. L’usager du free-floating est globalement plus jeune, d’un groupe socioprofessionnel moins élevé et moins diplômé que l’usager de l’autopartage en boucle ou de Getaround.
Plus de 6 usagers sur 10 de l’autopartage en boucle l’utilisent moins d’une fois par semaine mais au moins une fois par mois. C’est légèrement moins que les usagers de l’autopartage en libre-service.
De l’enquête de l’ADEME, il ressort que les usagers de l’autopartage apprécient particulièrement de bénéficier d’un véhicule sans en supporter les inconvénients : coût, pannes, difficultés de stationnement, etc.
L’utilisation de l’autopartage a tendance à entraîner une modification plus globale des comportements de mobilité individuelle. En effet, les usagers d’autopartage effectuent aussi des déplacements à pied, à vélo, en bus, etc. 7 autopartageurs sur 10 ont mis en place dans leur ménage un processus de démotorisation.
En définitive, un véhicule en autopartage permet de remplacer 5 à 8 véhicules motorisés individuels. Il neutralise chaque année 10 000 à 20 000 kilomètres. Ajoutons que l’autopartage permet de libérer jusqu’à 3 places de stationnement.
Malgré tout, ces pratiques ont peu d’impact sur la mobilité automobile en France. Il faudrait 100 fois plus d’usagers de l’autopartage que réduire de façon significative l’impact environnemental de la voiture.
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