Le tourisme au secours des espèces menacées : faut-il s’en réjouir ?

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écotourisme au secours des espèces menacées

Les confinements successifs et la crise sanitaire ont mis un coup de frein brutal au tourisme international. L’arrêt de l’écotourisme a un impact direct sur la protection des espèces menacées, tout autant que sur l’économie des régions concernées.

L’écotourisme, bon pour la planète

Une étude de 2016 publiée dans la revue Plos One a permis de démontrer que l’écotourisme participe à protection de plusieurs espèces menacées. L’étude portait sur plusieurs populations de mammifères et oiseaux terrestres et marins :

  • orangs-outans,
  • grands aras verts,
  • guépards,
  • vautours égyptiens,
  • phoques de Nouvelle-Zélande, etc.

Il faut comprendre que l’écotourisme finance les organismes qui prennent en charge la conservation des espèces. Sa progression régulière, en moyenne 20 % chaque année, contribue à l’augmentation des fonds consacrés à la préservation des espèces en liste rouge.

Les espèces étudiées en 2016 bénéficient de l’impact positif de l’écotourisme à travers plusieurs actions :

  • aménagement de réserves naturelles,
  • travail sur la réduction des prédateurs,
  • restauration d’habitats naturels,
  • dispositifs contre le braconnage.

Pourtant, toutes les espèces menacées ne sont pas traitées de la même façon. Ainsi, le développement de l’écotourisme a malheureusement favorisé la mortalité infantile chez les phoques de Nouvelle-Zélande.

Lire aussi « Faut-il imposer des quotas pour protéger les sites touristiques ? »

Les populations locales associées pour un meilleur résultat

Quand les populations locales sont impliquées dans le tourisme vert, l’impact de l’écotourisme sur la protection des espèces et des habitats est accru. Les autochtones ont une bonne connaissance de leur territoire et des espèces qui s’y développent.

tigre du Bengale en voie de disparition

L’Inde a ainsi vu sa population de tigres grandir de près d’un tiers, grâce à un écotourisme associant les communautés locales. TOFTigers propose des voyages dans les réserves fauniques et parcs nationaux d’Inde, et notamment la réserve de tigres de Dudhwa, l’un des derniers sanctuaires des tigres du Bengale.

Le voyagiste s’offre comme partenaires des organismes comme Nature in Focus ou Nature Stewardship Alliance.

La crise sanitaire impacte l’écotourisme et les espèces menacées

Depuis un an, les écotouristes ont déserté les territoires rassemblant la faune sauvage, les parcs naturels et autres réserves. Certes, ces lieux privilégiés ont, comme tous, adapté leurs moyens en utilisant les outils virtuels, de façon à poursuivre leur communication en faveur de la faune en voie de disparition. Ainsi, il est possible d’assister en streaming au dîner des ours polaires, dans l’Arctique.

Cependant, aussi belles soient ces images, rien n’est plus excitant que les voir en réel, lors d’un safari. Et financièrement, le compte n’y est pas pour les organismes de protection et l’économie des populations autochtones.

De nouvelles sources de revenus devront être étudiées dans l’avenir pour compenser les pertes liées à la crise sanitaire et retrouver un niveau de soutien financier constant.

L’écotourisme n’est pas, d’ailleurs, seulement une source de revenus. C’est aussi un redoutable moyen de témoigner des effets néfastes du changement climatique sur la faune sauvage, de la fonte du pergélisol et des émissions de CO² qu’il génère.

Sources :

https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0147988

https://www.notre-planete.info/actualites/487-fonte-pergelisol-Arctique-CO2-mercure

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