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Légumineuses, la nouvelle recette pour une alimentation durable

Manger moins de viande, sans devenir végétarien, peut contribuer à diminuer les émissions de gaz à effet de serre et retarder le réchauffement climatique. Le bien-manger du futur ne sera pas celui du 20ème siècle. Un rapport de la délégation sénatoriale à la prospective propose des pistes pour l’alimentation de demain, une alimentation durable.

Une alimentation en devenir

Dans les années 2000, nous étions 6 milliards d’humains sur terre. D’ici 2050, la population mondiale devrait augmenter de moitié, soit près de 10 milliards d’êtres humains. L’agriculture et, plus généralement, les systèmes alimentaires tels qu’ils ont été conçus au 20ème siècle ne permettront pas de nourrir, de façon durable, la totalité des habitants de la planète. Il faut donc inventer, d’ici une trentaine d’années, une nouvelle alimentation, qui réponde aux enjeux environnementaux, sanitaires, sociaux et territoriaux.

Notre alimentation a beaucoup évolué par rapport à celle de nos grands-parents. Elle est plus riche en viande, en produits industriels et en énergie et nous mangeons bien plus souvent en dehors du foyer : cantine, restaurants, fast-food.

De nombreuses caractéristiques de notre alimentation actuelle persisteront dans notre alimentation de demain, faute de pouvoir révolutionner, en quelques dizaines d’années, nos modes de vies et nos habitudes alimentaires. Cependant, on commence déjà à percevoir des changements liés à plusieurs facteurs :

  • manger mieux,
  • soutenir la production locale,
  • respecter les animaux.

On constate ainsi une diminution de la consommation des produits animaliers et l’augmentation des produits locaux et bio. Viennent aussi compléter nos assiettes des produits nouveaux à base d’insectes, de viande artificielle, d’algues, etc.

Vers une alimentation plus sobre et plus végétale

 Le rapport de la délégation sénatoriale à la prospective publié en mai 2020 identifie des pistes d’évolution vers des systèmes alimentaires plus durables. Deux axes se dégagent notamment :

  • une alimentation plus « sobre »,
  • une alimentation plus végétale.

La sobriété alimentaire consiste à supprimer tous les points de gaspillage alimentaire persistant encore malgré les politiques mises en œuvre depuis plusieurs années. Elle consiste aussi à limiter nos apports énergétiques à nos stricts besoins.

La végétalisation de l’alimentation passe par le développement de nouvelles habitudes alimentaires incluant une diminution de la consommation de viande et une augmentation des légumineuses et céréales.

Une alimentation durable doit aussi inclure une approche sociale, en supprimant les inégalités sociales face à la nutrition. Une alimentation saine et durable ne doit pas être réservée aux classes sociales les plus aisées mais, au contraire, être accessible à tous.

20 propositions pour une alimentation durable

Le rapport des sénateurs Cartron et Fichet fait état de 20 propositions pour une alimentation plus durable et plus saine réparties autour de quatre enjeux :

  • sécuriser l’approvisionnement,
  • développer la filière des légumineuses,
  • sensibiliser à de nouvelles pratiques de consommation plus durables,
  • améliorer la santé.

Il faut rappeler que les légumineuses sont des aliments exceptionnels. Ils présentent une haute densité nutritionnelle :

  • 7 à 15 % du poids cuit en protéines (20 à 40 % du poids sec),
  • 40 à 50 % du poids sec en glucides de faible index glycémique,
  • vitamines du groupe B et minéraux.

Elles ont tout à fait leur place dans une alimentation équilibrée. Des études montrent que les personnes qui consomment beaucoup de légumineuses, de fruits et légumes et de fruits à coques ont moins de risque de maladies telles que l’hypertension, le diabète de type 2 ou l’AVC.

Le développement de la filière des légumineuses est un enjeu fort pour faire évoluer l’alimentation de demain. Il passe bien sûr par une incitation des agriculteurs à travers les aides de la PAC et les contrats de filières, mais aussi par une nécessaire revalorisation des légumineuses auprès des consommateurs, qui les considèrent souvent comme l’aliment du pauvre.

Si l’on veut voir évoluer les mentalités, il faudra éduquer le public et également former les professionnels de la restauration à de nouvelles recettes de légumineuses aussi bien dans les restaurants étoilés que dans les cantines. Certains chefs ont déjà commencé à les intégrer dans leurs recettes. Ce n’est donc plus qu’une question de temps pour que nous adoptions une nouvelle alimentation plus durable sans gaspillage.

Soupe de lentilles
Marie-France

Rédactrice de formation, Marie-France est devenue blog-addict depuis 2010. Elle se passionne pour tous les sujets de société et de développement personnel. Elle met ses compétences et son expérience au service de ConsoFutur pour faire avancer la vie vers un monde plus responsable et plus durable.

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