S’il est une région où le tourisme se développe encore, c’est l’Antarctique. Les responsables de l’environnement commencent à s’inquiéter de l’impact du tourisme sur cette région fragile. Cela explique le passage à l’action brutal de la Chine.
Vous imaginiez l’Antarctique comme une plaine recouverte d’une neige glacée d’un blanc immaculé ? C’était peut-être vrai il y a quelques années mais ça l’est de moins en moins. Malgré les conditions extrêmes, la région est de plus en plus prisée des touristes. De 3000 en 1990, le nombre de visiteurs est passé à plus de 30 000 en 20 ans. Il est estimé à plus de 40 000 pour 2018.
« On assiste à une course en avant vers un gigantisme du tourisme, dangereux pour les écosystèmes » (Ségolène Royal)
Si certaines agences de voyage proposent un simple survol aérien, d’autres y conduisent des touristes par paquebots entiers.
Certes, l’accès à la région est réglementé par un traité de 1959, complété à diverses reprises, notamment par le protocole de Madrid qui la désigne comme « réserve naturelle consacrée à la paix et à la science ». Mais il faut bien comprendre qu’à l’époque des premiers traités, le tourisme était quasi inexistant en Antarctique.
La diminution de la banquise, le dérangement de la faune, le piétinement de la flore, autant de dangers émanant de ce tourisme de masse, ou du moins considéré comme tel au regard des enjeux environnementaux du secteur. En mai 2018, Ségolène Royal avait alerté les pays membres du traité, en sa qualité d’ambassadrice française pour les pôles.
« Cette activité (ndlr : le tourisme) génère une perturbation considérable… ».
44 000 touristes en 2016-2017, cela a entraîné la Chine à proposer un projet de 5ème station scientifique permanente, pour étudier l’impact réel du tourisme sur cet écosystème unique.
Elle a également imposé à ses touristes, qui représentent près de 20 % de la population touristique de l’Antarctique, de nouvelles règles environnementales. Les tarifs pourtant élevés proposés pour ces voyages, de l’ordre de 100 000 yuans par personne, ne suffisant pas à éloigner les touristes, les agences et tour-opérateurs sont sommés de se plier à la nouvelle directive ou s’exposent à des sanctions.
Désormais, plus question :
Les Chinois ne sont pas les seuls à avoir pris une directive en ce sens. Le Canada a également sa loi de protection de l’environnement en Antarctique, limitée cependant aux oiseaux et mammifères. En France, le préfet des TAAF (Terres australes et antarctiques françaises) a la charge de faire appliquer les traités.
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